Pendant une quinzaine d’années, j’ai enseigné la philosophie à l’université et en lycée. Je suis sorti définitivement du modèle institutionnel dans les années 2000. Je voulais présenter la philosophie dans des contextes nouveaux, afin qu’elle s’émancipe du savoir académique et du discours universitaire. J’y suis parvenu progressivement en une quinzaine d’années, en mettant en place les axes principaux d’une philosophie populaire. Sous la forme que je lui donne maintenant, elle s’adresse au grand public avec une liberté de ton et une mise en scène de sa parole qui la libère des pesanteurs académiques.
Dans le même temps, j’ai commencé de fréquenter des lieux de la marginalité et de la détresse. Au contact des publics, résidents et des professionnels des centres pénitentiaires, CHU, institutions médico-sociales, soins palliatifs, établissements psychiatriques, la philosophie est devenue philosophie clinique, au sens où elle est au chevet des personnes exposées à la vulnérabilité, et cherche, avec les apports de la psychanalyse, à refonder un dialogue qui mobilise le désir sous la raison, la singularité sous l’universel.
APPROCHE CLINIQUE
La clinique de la philosophie, élaborée en CHU, établissements psychiatriques, hôpitaux de jour, unités de soins palliatifs, centres pénitentiaires, reprend la démarche maïeutique socratique réactualisée par la psychanalyse. Elle s’adresse autant aux résidents, patients qu’aux professionnels.
ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES EN SOUFFRANCE
En lien étroit avec les professionnels et sans la volonté de suppléer aux instances de soin, ni le désir de s’improviser thérapeute, l’accompagnement philosophique de personnes en situation de détresse a pour but de provoquer la parole afin de dénouer les conflits psychiques.
FORMATIONS DES PROFESSIONNELS DU SOIN
La formation des personnels soignant insiste sur la posture professionnelle adéquate, comme positionnement ajusté au cas singulier du patient, ce qui est l’autre le nom de l’éthique. La philosophie aide à nommer cela et à le mettre en place.
SUPERVISIONS D’ÉQUIPE
La supervision identifie rouages et nouages à l’exercice dans l’institution, pour faire dire, puis faire écho à ce qui se dit. Les supervisions s’attachent autant à la singularité des individus qu’à les mettre en perspective dans la politique interne des dispositifs qui les accueillent.
GRAND PUBLIC
Vingt ans à courir la France des campagnes et des banlieues, des bibliothèques et des salles des fêtes, des associations et des comités d’entreprise, des palais des congrès et des festivals, pour démocratiser la pensée, et faire grandir, ensemble, le plaisir de réfléchir.
CONFÉRENCES
Vivantes et pleines d’ironie, elles transforment le savoir universitaire en une expérience plaisante, exigeante et partagée. Les sujets, apparemment décalés et insolites, abordent avec distance les enjeux sous-jacents. Elles s’adressent à une assemblée élargie.
FORMATIONS
Dans le cadre de la formation initiale ou continue, apport d’une culture générale autorisant le pas de côté, pour développer l’autonomie afin d’élaborer des solutions spécifiques face aux problématiques rencontrées. Concerne des groupes à taille humaine. Peut se donner aussi sous la forme d’un master class de « philosophie populaire ».
PERFORMANCES
Les performances scénographiées, mettant en scène un dandy punk, « philosophe forain, bonimenteur de métaphysique et décravateur de concepts », avec autant de gouaille que d’érudition, d’humour canaille que de références, qui aborde une question, la tord et l’essore, l’éclaire et la creuse.
PUBLICATIONS
Je n’appartiens qu’à une seule institution, celle du langage. Théâtre, romans, essais, quelques-unes de mes publications, laissées-là, qui font signes que ce qui se joue entre les pages et entre les lignes, c’est moins ce qu’on y écrit, que ce qu’on rature, et qu’on essaie, à chaque nouvelle publication, de nommer encore.